Pages

Tuesday, June 30, 2020

Luca de Meo, le dernier espoir de Renault - Le Monde

andisendi.blogspot.com
Luca de Meo, alors patron de Seat, à Barcelone, en octobre 2018.

Costume anthracite bien coupé, discrète pochette blanche et, tout au long de ses huit minutes de discours – déroulé dans un français fluide mâtiné d’accent italien –, un léger sourire aux lèvres qui lui donne un je-ne-sais-quoi de charme, même quand le ton se fait grave. Pour sa première apparition en tant que directeur général de Renault, vendredi 19 juin, à l’assemblée générale (AG) du groupe, Luca de Meo, 53 ans depuis le 11 juin, a réussi son entrée. Il lui reste à confirmer cette première impression, avec sa prise de fonctions officielle, mercredi 1er juillet, à la tête opérationnelle du constructeur au losange.

Lire aussi L’avenir incertain de Renault

C’est peu de dire qu’il est attendu, le nouveau boss. Espéré, même, dans une entreprise traumatisée par la crise brutale de gouvernance qui a suivi la chute de Carlos Ghosn, fin 2018, secouée par ses premières pertes nettes depuis dix ans (− 141 millions d’euros en 2019), angoissée par une trésorerie sous tension qui a eu besoin d’être soutenue par un prêt garanti par l’Etat de 5 milliards d’euros et entrée, désormais, dans une phase d’austérité de deux ans. Un plan de réduction des coûts fixes de 2 milliards d’euros est en train d’être mis en œuvre jusqu’à 2022 : il implique 15 000 suppressions de postes (dont 4 600 en France), des fermetures de sites et une réduction de la voilure pour passer d’une capacité de production annuelle de 5,5 millions de véhicules à moins de 4 millions.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Luca de Meo, l’ex-patron de Seat, nommé directeur général de Renault

Dans cette ambiance difficile, voire maladive, le profil de Luca de Meo, ses trente ans d’expérience dans l’automobile, fait l’effet d’un puissant vaccin. Celui qui se présente d’abord comme « un passionné d’automobiles » a commencé sa carrière chez Renault, tout juste sorti de la prestigieuse université Bocconi de Milan (ville où il est né en 1967), avant de rejoindre Toyota Europe, puis Fiat, où il lance la nouvelle Fiat 500 et ressuscite la vieille marque Abarth et, enfin, le groupe Volkswagen, où il est passé par Audi, puis a culminé en tant que patron de Seat. Là, il redresse la marque espagnole du groupe allemand, créant même une sous-marque sportive, Cupra. Le groupe Volkswagen a d’ailleurs eu du mal à lâcher le manageur italien, imposant un préavis strict de plusieurs mois, empêchant son arrivée chez Renault avant juillet, alors qu’il avait démissionné dès début janvier.

« Impressionné par la compétence des gens de Renault »

« Je suis optimiste et je suis confiant dans le fait que nous pourrons faire de Renault une des meilleures surprises de votre portefeuille d’investissement, a-t-il expliqué aux actionnaires de l’ex-Régie, le 19 juin. Si l’on observe mon long parcours, il y a un trait que l’on retrouve, c’est que j’ai toujours aimé aller où il y a des défis : une marque à reconstruire, une situation financière à remettre d’aplomb, des talents à fédérer. C’est avec humilité et aussi sérénité que je prendrai mes fonctions le 1er juillet. Humilité, car le défi est d’envergure, et sérénité, car c’est une situation que j’ai quelquefois vécue et dans laquelle j’ai pu voir que l’on peut s’en sortir par le haut. »

Il vous reste 47.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.




June 30, 2020 at 02:19PM
https://ift.tt/2CTUyvQ

Luca de Meo, le dernier espoir de Renault - Le Monde

https://ift.tt/2B9Et4K
Abarth

No comments:

Post a Comment