La Mini pour cible
Quand Autobianchi lance l’A112, la Mini a déjà dix ans de carrière derrière elle, et autant de succès. La petite anglaise, en inaugurant une architecture inédite a révolutionné l’idée qu’on se faisait d’une voiture citadine. Le constructeur italien subit de plein fouet cette concurrence.
Pire, depuis 1965, son concurrent Innocenti produit un clone de la Mini, grâce à une licence achetée au groupe British Motor Corporation, propriétaire de la petite anglaise.
Pour contrer cette encombrante rivale, Autobianchi va repartir d’une feuille blanche en adoptant le même principe de conception, tout en soignant les aspects pratiques.
Une citadine pratique
Pour limiter l’encombrement, l’A112 utilise elle aussi le moteur transversal avant. L’objectif n’est pas d’égaler l’habitabilité de la Mini mais bien de la dépasser, pour en faire un véhicule plus vivable au quotidien, tout en gardant une taille de puce.
Avec 3,23 m de longueur seulement, elle offre 80% de son volume aux passagers.
Contrairement à sa rivale, elle se permet le luxe de proposer un vrai hayon, plus pratique que le coffre de l’anglaise.
Son poids est limité à 700 kg, ce qui permet au moteur 903 cm3 de 42 ch d’afficher une belle santé. L’A112 a réussi son examen d’entrée. La nouveauté est bien accueillie mais la bagarre va être rude.
Autobianchi veut séduire la jeunesse Italienne
En face, la concurrence s’organise. Chez Innocenti, Luigi le fils du créateur est conscient de la menace qui pèse sur sa Mini Italienne.
L’arrivée de l’A112 et de la prochaine Fiat 127, bien plus modernes que la Mini, le forcent à réagir. Il confie aux designers Bertone et Michelotti une mission : dessiner une nouvelle voiture, basée sur la Mini existante.
C'est ainsi que naîtront en 1974 les Mini 90 et Mini 120. Mais l’A112 n’a pas dit son dernier mot.
Abarth, la formule magique
La réponse passe par le développement d’une version plus méchante préparée par Abarth. Cette version est présentée au salon de Turin 1971. Les changements concernent en premier lieu la motorisation qui passe de 45 à 58 ch grâce à un bloc de 982 cm3.
La sage citadine adopte alors le look Abarth, avec des jupes spécifiques, des teintes dédiées, et l’incontournable capot peint en noir mat.
Cette petite survitaminée séduit la jeunesse Italienne par sa capacité à offrir du plaisir de conduite à un tarif raisonnable. Dans un pays passionné par l’automobile, cette A112 Abarth fait figure de porte d’entrée pour courir en rallyes.
Toujours plus performante
Dès lors, elle ne cesse de progresser. Elle se modernise régulièrement, par l’adoption de pare-chocs en fibre, signes de modernité, ou par le biais de nouveaux moteurs plus puissants. En 1975, Fiat Brésil lui cède son 1050 cm3 qui lui permet d’atteindre les 70 ch.
L’A112 en profite pour adopter un cinquième rapport et un allumage électronique. L’Abarth flirte avec les 160 km/h en pointe. Ces améliorations constantes lui permettent de négocier le virages des années 80 sans faiblir.
La fin d’un mythe
Au cours de ses 17 ans de carrière, l’A112 glane le titre de petite bombinette d’Italie. Elle ne sera remplacée qu’en 1986 par un modèle entièrement inédit, l’Autobianchi Y10.
Un modèle inédit, développé sur une plateforme de Fiat Panda, qui sera vendu à l’exportation sous le nom de Lancia. Il faut dire que le ciel s’assombrit au dessus d’Autobianchi.
En France, la marque survit encore quelques temps grâce à son dynamique importateur André Chardonnet. Mais partout ailleurs, le sigle Autobianchi est remplacé par celui de Lancia.
L’usine de Desio, fief de la marque ferme en 1992, marquant la fin de la marque.
August 02, 2020 at 12:00PM
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Automobile/Nostalgie. Autobianchi A112 : la citadine de toute une génération - Le Dauphiné Libéré
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